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Chocolat piment
Christine Reverho
Chocolat piment
Anne Loiret, Lysiane Meis, Jacques Marchand, Eric Savin
Actes du théâtre n° 23.[ imprimer ]
À l’occasion de l’anniversaire de Paul, veuf, solitaire et bougon, ses deux filles, Stéphanie et Caroline, accompagnée de Franck son mari, organisent un repas au domicile de leur père. Chacune lui offre un cadeau, mais celui de Stéphanie va se révéler bien embarrassant. Agent immobilier, elle a découvert au cours de la visite d’une maison, une photo de son père avec une autre femme que sa mère. Une femme que son père a connue au début de son mariage et qu’il a aimée. Stéphanie va lui offrir de la revoir bouleversant ainsi la tranquille réunion familiale…

[extrait vidéo]

« Des dialogues vifs et naturels, un humour jamais vulgaire, si recette il y a, elle est réussie… »
Annie Chénieux, J.D.D, 4 janvier 2007

« Une réussite, dans un registre dynamique, acidulé, réaliste, délibérément contemporain. ….C’est tendre et un peu amer, vif, bien enlevé, bien vu. »
Philippe Tesson, Le Figaro, 3 janvier 2007

« Chocolat Piment s’inscrit dans la grande tradition de la comédie de mœurs avec une étude de caractère finement observée, un sens aigu du rebondissement et une modernité de ton, tout à fait jubilatoire. »
José Paul, metteur en scène

Création au Théâtre La Bruyère, Paris, le 16 janvier 2007. Tournée prévue en 2008

Mise en scène : José Paul et Agnès Boury. Décor : Edouard Laug. Lumières : Philippe Quillet. Costumes : Caroline Martel. Avec : Anne Loiret, Jacques Marchand, Lysiane Meis, Christine Reverho, Eric Savin.

Personnages : 3 femme(s) - 2 homme(s) -
Éditions de l’Avant-Scène, Collection des Quatre-Vents - www.avant-scene-theatre.com

La pièce est plongée dans l’obscurité. Franck entre et ouvre le réfrigérateur. Il n’a pas vu Stéphanie, assise dans un coin.
STEPHANIE (désignant la bouteille de bière qu’elle tient à la main) C’est ça que tu cherches ?
FRANCK T’es con, tu m’as fait peur.
Stéphanie lui tend la bouteille.
STEPHANIE Désolée, c’est la dernière.
FRANCK Tu ne dors pas ?
STEPHANIE À ton avis ?
FRANCK Caro a aspergé la chambre de déodorant pour couvrir l’odeur d’Ajax « Fruits rouges ». C’est effrayant, j’ai l’impression de dormir à l’intérieur d’une immense fraise Tagada parfumée à l’ammoniaque.(Il savoure sa bière.) Ça t’arrive souvent de passer tes nuits dans la cuisine ?
STEPHANIE Tu t’intéresses à mes nuits maintenant ?
Silence.
FRANCK Si demain, on te proposait d’aller à Rio, tu ferais quoi ?
STEPHANIE Qu’est-ce que tu veux que j’aille foutre à Rio ?
FRANCK C’est juste une supposition.
STEPHANIE Ah…
FRANCK Admettons que l’homme avec lequel tu es, te propose de tout quitter et d’aller partager sa vie, avec lui, là-bas. Tu ferais quoi ?
STEPHANIE J’ai pas d’homme dans ma vie.
FRANCK Je t’ai dit que c’était une supposition.
STEPHANIE Ça dépend.
FRANCK De quoi ?
STEPHANIE De l’homme.
FRANCK Disons, un homme dans mon genre.
STEPHANIE Avec un homme dans ton genre, je n’irais même pas jusqu’à Roissy.
FRANCK À une époque, tu ne pensais pas tout à fait ça.
STEPHANIE Comme quoi, on peut se planter.
FRANCK En fait, toi et moi, ça aurait jamais collé. C’était une connerie.
STEPHANIE Comme tu dis !
FRANCK Tu m’en veux toujours ?
STEPHANIE De quoi ?
FRANCK D’avoir préféré ta sœur.
STEPHANIE T’as rien préféré. C’est moi qui t’ai laissé et c’est elle qui t’a choisi.
FRANCK C’est un point de vue.
STEPHANIE Pourquoi ? Il y en a un autre ?
FRANCK T’es toujours aussi fière.
STEPHANIE Et toi, toujours aussi égoïste, on ne se refait pas.