SACD - Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques


accueil

la moisson des auteurs

à l'étranger

la moisson des traductions

paroles d'auteurs

à l'affiche

au catalogue des éditeurs

archives actes du théâtre




Actes du théâtre : la lettre d'information


Plan du site

[ anglais ]

la moisson des auteurs

Encore un jour sans
Samuel Gallet

Actes du théâtre n° 37.

[ imprimer ]

A la périphérie d'une grande ville, Yarold et Simon vivent dans un hangar près duquel a échoué la caravane de Magda, une vieille femme malade. Simon est inadapté au monde. Alors, chaque jour, Yarold va en ville acheter ce qu'il faut pour manger, ce qu'il faut contre la douleur de Magda. Mais il n'a qu'un seul désir, s'enfuir avec Anita, la jeune serveuse du bar 64. Encore un jour sans s'interroge sur le choix qui s'offre aux êtres en marge entre impuissance et espoir d'un devenir.

« Mes pièces font ou tentent de faire théâtre de cette tentative de ré-appropriation de soi dans le monde, de son histoire propre et de la plus grande de laquelle la première fondamentalement dépend. Ce qui cherche à s'exprimer, c'est cette tentative - ni échec, ni réussite - mais l'énergie vitale de cette tentative, la vivacité d'êtres pris au piège dans la liquidation d'un monde, leur obstination à vivre, leur recherche farouche d'existence. »
Samuel Gallet

Première présentation du travail en décembre 2009 au théâtre de l'Union (CDN de Limoges) dans le cadre de la manifestation Les Auteurs vivants ne sont pas tous morts.

Création en février 2011 par la compagnie des Choses au Théâtre Massenet, Lille.
Mise en scène : Hala Ghosn. Avec : Julien Bouvard, Céline Dely, Elisabeth Tamaris et Nicolas Petisoff.

Création par la Compagnie Un pas puis l'autre.
Mise en scène : Laurence Such. Scénographie Benjamin Fanni. Création sonore : Adrien Cordier. Avec : Jérémy Colas, Laurianne Baudouin, Jérémie Bedrune…(distribution en cours).

Personnages : 2 femme(s) - 2 homme(s) -
Espaces 34 - www.editions-espaces34.fr

YAROLD Toujours l'espoir, que je pourrais un jour ne plus me souvenir du hangar, des friches et de l'arbre.
SIMON Pourquoi tu dis que tu veux nous oublier ?
YAROLD Rien ne me retient ici.
SIMON Tu ne dois pas nous laisser.
YAROLD Je vais partir peut-être.
SIMON LA PROMESSE.
YAROLD C'était à Baral de s'occuper de vous deux, il aurait dû attendre, attendre que je parte, et puis mourir.
SIMON Magda est-ce que Yarold va partir et me laisser ?
LA PROMESSE, LA PROMESSE, elle a dit.
YAROLD Il n'y a que les cons qui tiennent leurs promesses aux morts.
SIMON Tu ne dois pas.
YAROLD Dois pas quoi ?
SIMON Dire ça je sens il ne faut pas le dire.
J'ai une douleur qui est là.
YAROLD Où ?
SIMON (il montre sa poitrine) Là.
YAROLD Tu grandis.
SIMON Tu n'as pas de douleur toi ?
YAROLD Pas à la poitrine
SIMON (il touche son ventre) Ici.
YAROLD Tu as une douleur parce que tu grandis.
SIMON Tu crois que l'arbre aussi ?
YAROLD L'arbre quand il grandit a une douleur comme toi.
Est-ce que l'arbre s'inquiète Simon ?
SIMON Il ne parle pas.
YAROLD Parce qu'il n'a aucune inquiétude du tout. Parce qu'il sait que quand il a mal c'est qu'il grandit.
Simon mange ses lentilles.
SIMON Magda, elle grandit ?
YAROLD Non.
SIMON Pas comme l'arbre alors ?
YAROLD Magda va mourir.
SIMON Quand ?
YAROLD Impossible de savoir.
SIMON Pourquoi ?
YAROLD Ce n'est pas moi qui la tue.