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Les Battantes
Francis Joffo
Actes du théâtre n° 43.[ imprimer ]
Comment Catherine, femme de ménage, va prendre en main la vie de sa patronne et de la meilleure amie de celle-ci quand elle découvre que ces deux femmes sont battues par leurs maris respectifs.

« Enfin une pièce hilarante de bout en bout, sans que le lecteur puisse reprendre son souffle. […]
L’auteur dénonce très clairement la situation des femmes battues et leur faiblesse. Il dresse un tableau grinçant des hommes, leur donne une bonne correction et une belle leçon de savoir-vivre. C’est franchement réjouissant. »
Comité de lecture d’Entr’Actes

« J’ai longtemps refusé de croire ce que l’on entendait dire sur les femmes battues : que tous les trois jours, une femme mourait sous les coups de son mari ou de son amant !
Pour moi c’était invraisemblable et je n’ai pas pu m’empêcher de faire ma petite enquête. Et c’était vrai ! Ce qui fait que plus de cent vingt femmes meurent chaque année sous les coups de leur conjoint… En France !!!
Impossible d’écrire une comédie avec un sujet aussi grave. Comment se dépêcher d’en rire pour ne pas avoir à en pleurer (dixit Beaumarchais).
C’est grâce à une femme que j’y suis parvenu. Une femme qui donne des cours d’autodéfense à toutes celles qui veulent échapper à leur triste sort, et cette femme est tellement drôle quand elle enseigne que je me suis inspiré d’elle pour écrire mon personnage principal. J’étais sauvé ! On rirait beaucoup d’abord et cela fera réfléchir ensuite… J’espère ! »
Francis Joffo


En recherche de production.

Personnages : 5 femme(s) - 3 homme(s) -
Editions Art & Comédie - www.artcomedie.com

GERARD Qu’est ce qui s’est passé ici ?
JOËLLE Un coup de vent…. Dès que tu seras parti, je finirai d’y mettre un peu d’ordre….Que me vaut l’honneur de ta visite ?
GERARD Tu le sais très bien… (Il montre la chambre.) Sylvie est là ?
JOËLLE Non… Pourquoi ?
GERARD Elle n’est pas venue chez toi ?
JOËLLE Ah si… Mais pas longtemps. Dès qu’elle a vue ce chantier elle est repartie.
GERARD (qui voit la valise) En oubliant sa valise ?
JOËLLE Ah oui…C’est vrai… Elle l’a oubliée. Oh… Elle reviendra sûrement la rechercher.
GERARD Tu te fous de moi ?
JOËLLE Oui…. Pourquoi ?
GERARD Dis lui de sortir.
JOËLLE Certainement pas….
GERARD Pourquoi ?
JOËLLE Parce que si elle s’est enfermée, c’est qu’elle ne veut pas te voir et si elle ne veut pas te voir, c’est pas moi qui vais l’obliger à le faire.
GERARD Qu’est-ce qu’elle t’a raconté ?
JOËLLE Devine !
GERARD Que je l’avais frappée, c’est ça hein ?
JOËLLE Oui… C’est ça …
GERARD N’importe quoi ! Je l’ai à peine effleurée….
JOËLLE Ah bon… J’ai vu son œil ! Tu appelles ça effleuré… toi !
Il est comme le mien son œil … Et tu sais qui m’a effleurée, moi ? Ton meilleur copain… Ton associé… Mon connard de mari… Comme toi. Vous êtes deux connards ! Allez… Fous le camp, avant que je m’énerve.
GERARD Eh…. Calme toi… Je vais m’en aller … Mais pas sans elle… Tu permets que je la récupère quand même ?
JOËLLE Non… Je ne te permets rien du tout… (Gérard s’approche de la porte.) J’espère que tu n’as pas l’intention de la défoncer ?
GERARD Mais pour qui me prends-tu ? J’en ai pour deux minutes… Je lui parle à travers la porte… Elle sort et on s’en va… D’accord ?
JOËLLE Ah…. Si tu crois que ça va se passer comme ça… D’accord… Va pour deux minutes… (Elle regarde sa montre.) C’est parti….
GERARD (calme) Sylvie… Ca suffit maintenant. De quoi on a l’air tous les deux. Allez sors… Tu sais très bien que je ne l’ai pas fait exprès… Allez viens… C’est fini, je te le jure.. Plus jamais, tu m’entends.. Ca n’arrivera plus jamais… Je sais que je te l’ai déjà promis.. Mais cette fois-ci je te le jure… Plus jamais… Allez viens ma puce … Viens. On va rentrer tranquillement à la maison, on pourra s’expliquer tranquillement… Ici c’est pas facile. Tu m’entends ? Sylvie.
JOËLLE Une trente…
GERARD Quoi ?
JOËLLE Je dis qu’il te reste une minute trente.
GERARD (qui s’énerve) Oh… Ca va, Sylvie… Tu sais très bien que tu ne risques rien… Je ne t’ai jamais frappée quand il y avait….
JOËLLE Du monde ?
GERARD Oui… Mais non !!! C’est pas ce que je voulais dire ! Quand il n’y avait pas de raison… Jamais !
JOELLE Ah… Parce que… Il y a eu des fois où il y en avait des raisons ?
GERARD (qui s’énerve de plus en plus ) Oui parfaitement… Il y en a eu… Beaucoup et souvent. Et si je l’avais frappée chaque fois qu’elle me poussait à bout … Chaque fois qu’elle le méritait et bien….
JOELLE Et bien quoi ! Elle serait morte !
GERARD Oh …. Fous-moi la paix tu veux. Tu ne la connais pas comme je la connais ta bonne copine. Si j’avais pu la filmer sans qu’elle le sache et que je te fasse une projection, tu ne la reconnaîtrais pas. Tu verrais son vrai visage avec ses colères imbéciles et sa jalousie stupide pour rien… sans aucune raison.
JOELLE Sans aucune raison, tu es sûr ?
GERARD Oui…. J’en suis sûr !
JOELLE Ah bon… Parce qu’il m’avait semblé que même avec moi… !
GERARD Et bien tu t’es trompée… Si on ne peut même plus plaisanter. Vous les femmes dès qu’on vous fait un compliment, vous croyez tout de suite…Ah la la toutes les mêmes !
JOELLE Oui… Tu as raison. Toutes les mêmes. Bon…. Et bien désolée, mais les deux minutes sont écoulées. Il faut partir maintenant.
GERARD Sans elle, pas question…