SACD - Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques
Entr'Actes
accueil
la moisson des auteurs
à l'étranger
la moisson des traductions
paroles d'auteurs
à l'affiche
au catalogue des éditeurs
archives actes du théâtre
 
 
Actes du théâtre :
la lettre d'information
 
Plan du site
 
[ anglais ]
 
 

la moisson des auteurs

 
     
Sunderland
Clément Koch
Sunderland
photo : DR
Actes du théâtre n° 55.[ imprimer ]
Au nord de l’Angleterre, la pluie, la grippe aviaire et les défaites de l’équipe de foot locale n’ont pas eu raison de la volonté de vivre de Sally. Pourtant, si dans quelques jours, elle ne trouve pas à un travail, elle risque de perdre la garde de sa petite sœur, qui souffre de troubles mentaux. Alors, pour ne pas la renvoyer au Centre, elle est prête à tout, y compris devenir une mère de passage et louer son utérus. Et c’est armé de sa meilleure amie, à l’esprit aussi vif que le flashy du vernis de ses ongles, qu’elle s’apprête à recevoir ce couple, certes peu conventionnel, qui peut changer sa vie. Mais, la morale des autres n’est pas toujours d’accord avec vous et, faute de réussir à vous faire changer d’avis, elle peut tenter de vous détruire, quitte à mentir un peu…
Sunderland est une comédie sociale, héritière du travail de Ken Loach, de Martin McDonagh, de Lee Hall... Sans jamais tomber dans le misérabilisme et le désespoir, elle est au contraire un hymne à la joie et à la liberté. Une pièce à vivre et à vous faire aimer le haggis aux poumons d’agneaux et au foie de porc.

"Sunderland, je l'ai lue d'une seule traite avec l'envie de tourner la page pour connaître la suite, sans interrompre la lecture pour boire un café ou répondre au téléphone. Il fallait que j'aille au bout. Et la brochure refermée, j'étais encore dans cette petite maison d'une petite ville anglaise. J'avais ri. J'avais pleuré... j'avais pris comme une leçon de vie."
Extrait de la préface de Stéphane Hillel pour l’édition
« On est quelque part du côté de Full Monty, des Virtuoses ou de Local Hero, mais Sunderland est écrite par un Français : Clément Koch. Ce n’est que sa deuxième pièce mais il a déjà du métier. C’est habile et malin. Il a mis dans Sunderland un soupçon de mélo (juste ce qu’il faut pour émouvoir), une touche d’amoralité gentiment assumée et une grande rasade d’humour désenchanté et ravageur. »
Bruno Jacquot, Le Figaro, 3 octobre 2011
« On est comme dans un film social anglais, avec beaucoup d’humour en plus. On parle vrai et clair. Derrière toute la misère morale, il y a l’amour qui lie trois filles, trois êtres qui se débrouillent pour se faire une vie autre que celle qu’on leur a tracée. Le don, l’affection, la solidarité, justifieront le moyen pour trouver ‘une porte ouverte’.»
Tout pour les femmes, 29 septembre 2011
« Qu’il est beau et émouvant le texte de Clément Koch, entre rires et larmes comme la vie. L’auteur fait preuve d’un style remarquable. Rarement un homme a su si bien écrire pour des actrices. »
Marie-Céline Nivière, Pariscope, 5-11 octobre 2011

Création au Théâtre de Paris le 15 septembre 2011. Prolongation jusqu'en juin 2012.

Mise en scène : Stéphane Hillel. Avec : Elodie Navarre, Thierry Desroses, Constance Dollé, Vincent Déniard, Pascale Mariani, Vincent Nemeth, Bénédicte Dessombz.

Personnages : 5 femme(s) - 3 homme(s) -
Editions de L'Avant-Scène, Collection des Quatre-Vents - www.avant-scene-theatre.com

RUBY Tu as encore six bonnes minutes, ma belle. Et après, c’est l’heure des Lucky Charms.
JILL Dans le bol Alan Shearer.
RUBY Va pour le beau gosse.
GAVEN Ça, c’est un crime.
RUBY C’est vrai que les beaux mecs, c’est pas le genre du coin.
GAVEN D’avoir une photo de Shearer à Sunderland.
JILL Il a le maillot de l’Angleterre.
GAVEN Quand on joue pour ces enfoirés de Newcastle, on vient pas à Sunderland. Même collé sur un bol.
JILL Lui, c’est comme Einstein, Newton, Tony Blair... C’est une légende.
GAVEN C’est comme ça, Jill. C’est le foot. Y a des règles.
JILL Sally dit que le foot, c’est vingt-quatre cons qu’on a punis avec un ballon et qu’ont pas le droit de picoler avec les autres dans les tribunes.
GAVEN Je bois pas dans les tribunes. Ni en dehors, d’ailleurs.
JILL Sally l’a dit aussi ça.
GAVEN Et qu’est-ce qu’elle a dit d’autre sur moi ?
JILL Ton bonnet. Qu’il était vraiment trop moche.
GAVEN Ce bonnet-là ?
JILL T’en as un autre ?
GAVEN Non.
RUBY Tous les deux, on dirait un vieux couple.
JILL Eh non, ce grand couillon de Gaven, c’est autour de Sally qu’il gravite.
RUBY Et comment tu sais ça, toi ?
JILL C’est toi qui l’as dit, ce matin.
GAVEN (tendant à Jill un nouveau bol enveloppé dans un papier cadeau) Tiens, c’est pour toi. Roy Keane. C’est le nouvel entraîneur.
RUBY Un Irlandais. Pourquoi un Irlandais, ça vient brouter par ici ?
JILL Parce qu’il pleut.