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la moisson des auteurs |
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L'Or et la paille Pierre Barillet et Jean-Pierre Grédy | | crédits : Stéphane Trapier |
| | | Qu’est-ce qu’ils ont tous aujourd’hui à couper le courant ?
« Fauchés, Géraldine et Thierry occupent et saccagent l’appartement d’un ami. Ils revendent ses objets, donnent des fêtes, sollicitent des dons pour une vie de luxe très au-dessus de leurs moyens. Ils veulent taxer les copains, se faire inviter, mais le téléphone est coupé. Ils échafaudent des plans. Indignes et sans scrupules, ils draguent un riche magnat de l’industrie du tuyau et une veuve multimilliardaire. Ils visent les mariages blancs, veulent plumer leur pigeon respectif, et envisagent de se retrouver après coup. Mais Géraldine et Thierry se transforment au fil de la farce, car l’argent ne fait pas tout. Et pendant ce temps-là, les deux vieux, victimes de leur jeu, tombent ou retombent en amour l’un de l’autre.
En 1956, Barillet et Grédy, couple emblématique du théâtre de boulevard, composent L’Or et la Paille, avant Lily et Lily, Potiche, Fleur de cactus ou Folle Amanda. Dans ce quatuor d’entremêlements sardoniques, les portes claquent et les sonneries explosent. Les horloges se déglinguent dans une crise financière où deux bobos visent le train de vie d’une aristocratie moribonde. Comédienne formée au Conservatoire, réalisatrice d’un premier film Elle adore, Jeanne Herry met en scène une comédie de l’urgence. Elle rend grâce aux deux auteurs, monuments vivants du rire qui n’ont cessé d’épingler, dans des cadres dorés, les travers d’une petite bourgeoisie aux aspirations mesquines, une société hilarante, envenimée par le goût du fric et des futilités. »
Pierre Notte, programme du Théâtre du Rond-Point
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| « Pourquoi une reprise de L’Or et la paille ? Je pense que ce qui a séduit Jeanne Herry dans cette comédie vieille de plus d'un demi-siècle qu'elle va mettre en scène, c'est son modernisme, le portait d'une certaine jeunesse n'aspirant qu'au luxe et à l'argent et dont le cynisme trouve un écho dans celle de notre époque bling-bling.
Elle fut créée le 5 novembre 1956, le soir tragique où, en Hongrie, les insurgés lançaient à la radio de Budapest un ultime appel désespéré sous l'assaut des forces soviétiques.
"Que faisions-nous là, hier soir, alors que nos pensées étaient tendues vers les dramatiques évènements d'Egypte et de Hongrie, à écouter les futiles histoires de Géraldine et Thierry, jeune couple très moderne d'aventuriers bourgeois ? Eh! bien, je dois l'avouer, nous nous amusions beaucoup !" écrivait Paul Gordeaux dans France Soir. Et le terrible critique du Figaro Jean-Jacques Gautier concluait ainsi : " Puisse L'Or et la paille vous arracher deux heures durant, à vos soucis personnels et aux tragiques obsessions d'une époque fertile en horreur." Alors que Gredy et moi craignions que la tension qui régnait dans la salle au lever du rideau ne soit fatale à une comédie légère et élégante, ce fut le contraire et le public qui suivit nous fut reconnaissant de lui faire oublier les menaces qui ébranlaient les démocraties et pesaient de plus en plus lourdement sur la nôtre. " »
Pierre Barillet, 13 octobre 2014
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| Création au Théâtre du Rond-Point, du 4 mars au 5 avril 2015. Puis tournée.
Mise en scène : Jeanne Herry. Avec : Hélène Alexandridis, Olivier Broche, Céline Martin-Sisteron, Loic Riewer. Scénographie et costumes : Jane Joyet.
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| Personnages : 2 femme(s) - 3 homme(s) - Librairie théâtrale |
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