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Paroles d'auteur

 
 
Eric Assous
Un regard critique | Alban Ketelbuters


« Ce sera mon regard sur la résidence d'auteurs à Barcelone, en partenariat avec la Sala Beckett et l'Institut du Théâtre et de la danse. Une dizaine de participants.
Les activités, nombreuses, nous ont permis de découvrir et de parcourir la ville entièrement : le Théâtre Grec avec Sidi Larbi Cherkaoui,
Coses que deiem avui de Neil Labute à la Sala Beckett ou encore un spectacle au Théâtre national de Catalogne. Sorties nombreuses et diversifiées qui nous ont permis de nous approprier la ville, et de la découvrir à notre tour : jardins, parcs, musées. Pour la résidence, un texte court nous était demandé, en réponse à la question : « The 21st century. How was it for you ? ». Mon texte, Socialistes, a été mis en espace à l'Institut du Théâtre et de la Danse par Victor Munoz, ainsi que tous les textes des auteurs invités. Chaque soir, devant un public extérieur d'une centaine de personnes, nous découvrions les univers des autres auteurs, turcs, écossais, polonais, espagnols, français, canadiens, allemands, uruguayens et anglais. Les partis pris très pertinents de mise en scène m'ont incité à travailler ce texte inachevé afin d'en faire une vraie grande pièce. La confrontation à la scène – c'était la première fois en ce qui me concerne - est un exercice formidable. D'autant plus intéressant que chaque auteur passait du temps avec l'équipe artistique, pour débattre ou pas des choix esthétiques et des choix de jeu. La méthode de travail de Simon Stephens, que l'on voyait chaque jour, était en revanche sportive autant que problématique. L'expérience a été radicale, instructive, inhabituelle : aucun rapport d'égalité ni projet d'écriture collectif. J'en tire pourtant un formidable bilan. La méthode, anglaise, consistait à « enseigner l'écriture ». Ce qui, pour ma part, constituait un fossé culturel inouï. Contrairement à l'Angleterre ou au Canada, il n'y a pas d'écoles françaises qui « forment » les écrivains. Méthode nouvelle et vision unique : le naturalisme anglais. Jamais il ne fut question d'une autre esthétique. La méthode anglaise permettait alors de positionner sa propre écriture dans le paysage théâtral européen. A la question « quelle est la différence entre écrire pour la télévision et écrire pour le théâtre », le silence était la réponse. Quels sont les enjeux esthétiques, poétiques et politiques demeuraient nos principales questions. Une confrontation culturelle nécessaire, permettant de s'ouvrir à d'autres manières d'écrire et de penser le théâtre. En ce sens, cette indispensable rencontre nous a chacun fait prendre position. Nous exprimer sur la place du théâtre dans un monde libéral. Exprimer clairement notre rapport à l'écriture. »

 
  Alban Ketelbuters  
 
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